Japon
2009 116 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Chaque soir, Hideo quitte le restaurant où il travaille pour retrouver sa résidence où cohabite le seul remède à l'ennui du quotidien. Elle se nomme Nozomi. D'une beauté renversante, elle s'avère toujours présente pour écouter les tracas de son amant. Parce qu'il l'adore, Hideo lui montre son affection sans faille en la couvrant de petits présents. L'existence tranquille du couple alterne entre longues conversations et ébats sexuels sulfureux. Ils s'aiment et, si Nozomi n'était pas une poupée gonflable, leur relation serait des plus saines. Un jour, l’anormal se produit. Alors qu’Hideo quitte son appartement, Nozomi prend soudainement vie.
Après avoir signé STILL WALKING, un touchant drame autobiographique, Hirokazu Kore-eda retrouve le fantastique avec AIR DOLL, un genre qu'il a auparavant exploré avec AFTER LIFE. Le réalisateur de NOBODY KNOWS signe ici une méditation poétique où l'emploi du réalisme magique lui permet d'illustrer le mal de vivre de la société d'aujourd'hui. En présentant le monde à travers les yeux d'enfant de Nozomi, nous partageons avec elle ce passage difficile entre l'émerveillement candide et la constatation de la morosité universelle. Difficile alors de ne pas être profondément touché par toutes les embûches auxquelles la poupée gonflable est confrontée. L'une d'entre elles, grâce à un arsenal d'effets spéciaux surprenants, vous hantera longtemps après la projection. Malgré sa charge dramatique, AIR DOLL demeure néanmoins teinté d'humour et de douces valeurs humaines laissant présager un espoir malgré le cynisme du film. De plus, vous succomberez inévitablement sous le charme de la comédienne sud-coréenne Bae Du-na qui, après s'être fait remarquer dans THE HOST, déploie ici un charisme incroyable en portant le film sur ses épaules. Œuvre unique et touchante, AIR DOLL confirme une fois de plus l'incontestable talent de Kore-eda, l'un des grands maîtres du cinéma contemporain. – Simon Laperrière