Japon
2020 89 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Hideki Nagai interprète le rôle de Kai, un photographe solitaire et entre deux âges. Sa crainte des femmes ne l’empêche pas de retoucher allègrement leurs photos lorsqu’on le lui demande. En effet, Kai est un expert de Photoshop. Au cours d’une promenade en forêt, il fera la rencontre de Kyoko (Itsuki Otaki), une mannequin drôlement perchée parmi les branches, et qui arbore sur sa poitrine une cicatrice récente. De retour au studio de Kai, Kyoko lui demande s’il serait disposé à effacer ladite cicatrice sur toutes ses futures photos. Il accepte ce contrat, et Kyoko devient ensuite de plus en plus populaire sur les médias sociaux. Mais le temps passe, et Kyoko hésite de plus en plus à partager ces images d’elle-même qu’elle juge fabriquées et donc, fausses. Kai se sent responsable. C’est un sentiment qu’il éprouve très rarement. Pour la toute première fois de sa vie, il est prêt à modifier l’inquiétante perception qu’il a des femmes.
Thriller romantique baigné dans un soleil étrange, WOMAN OF THE PHOTOGRAPHS est le premier film captivant et mystérieux du réalisateur Takeshi Kushida. Ici, le spectateur est projeté dans un monde incertain où tout n’est qu’obsession et contrefaçon. Le tout évoque un peu le travail de Kobo Abe (ce clin d’œil dans le titre), ou un De Palma plus romanesque (notons le bruitage à la BLOW OUT). Pourtant, Kushida a une manière bien à lui de créer des images. Dans ce monde narcissique gouverné par les médias sociaux, quelle est la différence entre aimer les autres et s’aimer soi-même? Ce film tente d’examiner l’aliénation imagée de nos vies modernes, ainsi que «la fascination passionnée de deux âmes s’éveillant pour la première fois à l’amour et à l’empathie», comme le dit si bien Kushida. En un mot, WOMAN OF THE PHOTOGRAPHS est l’une des découvertes les plus prometteuses et les plus convaincantes de l’année. – Traduction : David Pellerin