The Strange World Of Coffin Joe (O ESTRANHO MUNDO DE ZE DO CAIXAO)

Réalisé par Jose Mojica Marins

Crédits  

Réalisateur

Jose Mojica Marins

Scénario

Rubens Francisco Luchetti, Jose Mojica Marins

Interprètes

Mario Lima, Luis Sergio Person, Miller Vany

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ONE EYED FILMS Limited

Brésil 1968 80 mins V.O. portugaise Sous-titres : anglais
Genre HorreurClassique

Quelques mois avant le tournage de AT MIDNIGHT I’LL TAKE YOUR SOUL, l’armée brésilienne — avec l’aide du gouvernement américain — fait un coup d’État contre le président João Goulart, ce qui entraîna une dictature militaire au pays jusqu’en mars 1985. Par conséquent, les médias et le cinéma ont été fortement contrôlés par l’État, occasionnant pour le réalisateur de nombreux problèmes avec la censure. THE STRANGE WORLD OF COFFIN JOE en est un parfait exemple, car le gouvernement a contesté les scènes du film comportant fétiches nécrophiles, cannibalisme, nudité et torture extrême. Considérant les autres films de José Mojica Marins de la même période et l’exploitation de ces extrêmes dans le film, il n’est peut-être pas surprenant que les films du réalisateur fassent partie intégrante du mouvement Cinema da Boca do Lixo (Bouche à ordures), même s’il se voyait toujours lui-même plutôt comme un loup solitaire.

Le premier segment de ce film d’anthologie, The Dollmaker, prend la forme d’une fable gothique presque traditionnelle, peut-être un peu plus énergique, alors que le chapitre central glorieusement pervers, Obsession, est très bizarrement romantique, nonobstant ses thèmes provocateurs et profondément troublants, notamment la nécrophilie. Pourtant, c’est dans l’histoire finale, Theory, que Marins s’attaque à son thème favori, le dégoût de la race humaine, dans une pièce de résistance merveilleusement choquante qui demeure l’une des scènes les plus mémorables de toute sa filmographie. C’est en raison du sens profond inhérent à l’orgie de dégénérescence de la dernière scène, soit des thèmes qui explorent le côté bestial de l’humanité, que THE STRANGE WORLD OF COFFIN JOE demeure à l’esprit longtemps après avoir été vu. — Traduction : François Lefebvre