Première Canadienne
Camera Lucida Sur demande

Lapsis

Réalisé par Noah Hutton

Crédits  

Selection officielle

Festival du film SXSW 2020, Festival international du film de Cleveland 2020, Gagnant du prix Choix du jury au Festival international de films fantastique de Bucheon 2020

Réalisateur

Noah Hutton

Scénario

Noah Hutton

Interprètes

Ivory Aquino, Arliss Howard, Babe Howard, Dean Imperial, Dora Madison, James McDaniel, Madeline Wise, Frank Wood

Producteur

Taylor Hess, Jesse Miller, Joseph Varca

Direction de la photographie

Mike Gomes

Conception sonore

Josh Heilbronner

Musique

Noah Hutton

Montage

Noah Hutton

contact

Lapsis Beeftech LLC

Site officiel

États-Unis 2020 108 mins V.O. anglaise

Dean Imperial est mémorable dans le rôle de Ray Tincelli, un livreur pas tout à fait honnête faisant de son mieux pour gagner sa vie et pourvoir aux besoins de son frère malade. À la suite de plusieurs petits boulots, il décroche enfin un vrai emploi dans une industrie émergente. Cela consiste à installer des kilomètres de câblage sur des terrains inhospitaliers, afin d’alimenter la nouvelle « bourse quantique », véritable révolution dans l’univers de la haute finance. Inutile de spécifier que la bourse quantique ne favorise que les plus riches d’entre les riches, et que ces armées d’entrepreneurs indépendants qui mettent en place le réseau de câbles n’ont pratiquement pas d’avantages sociaux. Au fur et à mesure que Ray s’enfonce dans les profondeurs de la forêt, il pénètre dans un environnement de travail assez singulier. Des robots rivalisent dans le but d’augmenter la productivité. Une révolte des travailleurs semble sur le point d’éclater — révolte dont Ray semble être, malgré lui, une pièce maîtresse.

Après deux documentaires activistes (DEEP TIME et CRUDE INDEPENDENCE, qui abordent la thématique des combustibles fossiles et des énergies renouvelables), Noah Hutton signe son premier long métrage de fiction : un récit futuriste, intelligent, qui s’amuse à écorcher les absurdes pratiques capitalistes actuelles. N’épargnant rien ni personne, Hutton s’en prend aux compagnies pharmaceutiques, aux régimes d’assurance-maladie insidieux qui profitent aux grandes corporations, à Uber, à Airbnb, au modèle en vogue à Silicon Valley, consistant à transformer le marché du travail en jeux et en applications. D’ailleurs, le film en tant que tel est bâti sur le modèle d’une quête, avec objectifs successifs et révélations étranges. Dans la même veine que BLACK MIRROR, LAPSIS nous remet sous les yeux notre société capitaliste étiolée. Édifiant, ce film semble parler d’un avenir proche et inquiétant, mais il n’en est rien; il parle plutôt du présent, notre présent fait de monopoles corporatifs, de déréglementation à outrance, d’iniquité et d’inégalité croissantes. Une splendide leçon de fiction spéculative, urgente et essentielle. Traduction : David Pellerin