Corée du Sud
2019 107 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
Deok-ho, un acteur exceptionnel et un conteur hors pair, a monté une équipe d’artistes aux talents uniques afin d’arnaquer les gens et répandre des rumeurs moyennant une rémunération. Le groupe comprend un ancien peintre de la cour capable de créer des illusions parfaites, une chamane passée maître dans l’art du bruitage, un acrobate doté d’une rapidité inouïe et un accessoiriste à l’imagination débordante. Un soir, ils reçoivent la visite de Han Myeong-ho, le bras droit cruel du Roi Sejo. Ce dernier est détesté par son peuple qui le soupçonne d’avoir assassiné son cousin pour accéder au trône et aurait bien besoin d’une campagne de promotion. Menacés d’exécution, Deok-ho et sa bande acceptent de redorer le blason du souverain à coups d’illusions, d’effets spéciaux et d’histoires abracadabrantes et parviennent à répandre moult rumeurs l’élevant presque au rang de divinité. Mais la conscience de Deok-ho le hante et lorsque le roi commet un ultime acte tyrannique, lui et son groupe revoient leur allégeance.
Passé maître de la comédie imaginative peuplée de personnages extravagants se déroulant lors de la dynastie Joseon avec THE GRAND HEIST, le cinéaste Kim Joo-ho récidive avec JESTERS: THE GAME CHANGERS qui est étrangement tiré de « faits » documentés concernant le roi Sejo. Alliant le burlesque, les dialogues colorés et les plans surréalistes qui ne tiennent souvent qu’à un fil, cette réjouissante comédie fantaisiste bascule peu à peu vers le drame historique. Mais la rupture de ton n’est pas la seule spécialité du cinéma coréen — les qualités de production de JESTERS en mettent aussi plein la vue avec une direction artistique impressionnante et des costumes magnifiques. L’acteur Cho Jin-woong (que vous retrouverez également cette année dans ME AND ME) mène une excellente distribution qui s’amuse visiblement dans ce film d’époque singulier débordant de créativité. – Nicolas Archambault