Japon
2020 179 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Setouchi Kinema est la seule salle à Onomichi, en bord de mer, et elle est sur le point de fermer ses portes définitivement. Un ultime marathon y attire trois jeunes hommes, mais lorsque la foudre s’abat sur le cinéma, le trio est inexplicablement transporté dans le passé : aux derniers jours de l’époque féodale, puis lors de la guerre de Boshin, la seconde guerre sino-japonaise, la bataille d’Okinawa et, finalement, Hiroshima, quelques heures avant la bombe atomique. C’est là que nos voyageurs temporels feront la rencontre de la troupe ambulante Sakura, lesquels ne se doutent évidemment pas de la catastrophe imminente. Les « visiteurs » pourront-ils modifier le cours de l’histoire, ou est-il figé dans le temps, comme autant d’images sur une pellicule?
Avec le décès, en avril dernier, du réalisateur Nobuhiko Obayashi, le septième art perdait un véritable titan dont la carrière débuta avec le classique psychédélique HAUSU (1977), pour s’épanouir par la suite en l’une des filmographies les plus cohérentes et éclectiques du cinéma. Faisant suite à sa trilogie de la guerre (CASTING BLOSSOMS TO THE SKY, SEVEN WEEKS and HANAGATAMI), LABYRINTH OF CINEMA est une œuvre magistrale et profondément humaniste, structurée tel un voyage délirant à travers l’histoire impérialiste et cinématographique du Japon; on y croise John Ford, Ozu, les différents samouraïs du jidaigeki de même que les grands poètes. Audacieux et expérimental, LABYRINTH OF CINEMA communique l’immense tristesse d’un vieil homme posant son regard sur le monde moderne, nous pointant néanmoins vers une lueur d’espoir à l’horizon : le rayon éblouissant d’un projecteur dans les ténèbres, tel un rappel du pouvoir de l’art à inspirer face à l’indéfectible barbarisme humain. Merci pour tout, Obayashi-san. Traduction : David Pellerin