Japon
2019 107 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Une jeune femme se dirige vers Tokyo avec ses parents en vue de ses fiançailles, extrêmement excitée de quitter la banale et ennuyeuse préfecture de Saitama, au grand dam du patriarche, fier de sa région. Afin de le calmer, maman ouvre la radio où on diffuse un feuilleton où les habitants de Saitama sont durement opprimés par la capitale. Ils doivent même obtenir un visa pour y vivre dans une totale stigmatisation. Incarnant agressivement ce mépris, Momomoi est le fils du gouverneur de la mégapole et préside le conseil d’un prestigieux collège. Son univers ouaté se voit bouleversé par le charismatique Rei, un étudiant fraîchement débarqué des États-Unis. Pour la première fois, sa suprême popularité est menacée. Momomi développe une féroce rivalité avec Rei, mais cette haine se transforme en une incontrôlable attirance. Lorsqu’une intervention policière dévoile les origines répréhensibles de Rei, Momomi surmonte son dégoût viscéral et fuit avec lui vers Saitama.
Après avoir créé le génial THERMAE ROMAE, l’un des favoris de Fantasia 2014 qui mixait la Rome antique et le Japon contemporain, le réalisateur Hideki Takeuchi est revenu à la fantaisie loufoque anachronique avec FLY ME TO THE SAITAMA. Cette adaptation d’un manga classique paru en 1982 nous a fait entrer dans un monde dans un univers où le passé et le futur forment une fresque visuelle et narrative hallucinante. Les décors d’inspiration baroque se mêlent aux paysages urbains futuristes à la GHOST IN THE SHELL. Les face à face guerriers dignes de l’ère Edo impliquent de véritables starlettes. Les personnages androgynes de mangas affrontent des escouades antiémeutes. Et malgré toutes ces excentricités, l’histoire relatant la lutte de Saitama (un genre de Laval) contre son oppresseur (qui serait ici Montréal) nous garde constamment en haleine, comme en témoigne le box-office faramineux obtenu au Japon. L’actrice Fumi Nikaido (LA LA LA AT ROCK BOTTOM) rayonne dans le rôle du jeune Momomi au sein d’une distribution stellaire qui aborde les multiples situations joyeusement absurdes avec un sérieux désarmant. Si Monty Python avait baigné toute sa jeunesse dans la culture populaire japonaise, ça aurait donné quelque chose comme FLY ME TO THE SAITAMA. - Nicolas Archambault