France
2020 93 mins
V.O. française
Sous-titres : anglais
Interprétée par Noémie Merlant (PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU), Jeanne est timide et socialement inapte. Elle travaille de nuit dans un parc d’attractions. C’est d’ailleurs la nuit que Jeanne est véritablement heureuse, puisque sa vie à la maison est difficile : sa mère (Emmanuelle Bercot, MON ROI), grande extravertie sans doute un peu trop attentionnée, n’a de cesse d’observer et d’analyser le comportement de sa fille. Jeanne aimerait bien se dénicher un petit ami, rien que pour mettre un terme aux sempiternelles questions. Une nuit qu’elle se rend au travail comme d’habitude, elle découvre un nouveau manège qui vient tout juste d’être livré et installé. Il s’agit d’une structure imposante, couverte d’ampoules multicolores, et appelée Jumbo. Pour Jeanne, c’est le coup de foudre. Son cœur bat à tout rompre. Elle est muette d’admiration. À son grand étonnement, et en une seule seconde transcendante, sa conception même de la vie se trouve bouleversée à jamais. Jeanne est amoureuse. Profondément, irrémédiablement amoureuse.
Une romance merveilleusement étrange et un récit initiatique de « coming out » tel que le cinéma n’en avait jamais vu auparavant, JUMBO a pris son envol cette année en compétition au festival de Sundance — et depuis lors, le circuit festivalier n’est plus le même! C’est un premier long métrage éblouissant pour la scénariste et réalisatrice Zoé Wittock. Avant d’écrire le scénario, elle a étudié la vie de plusieurs personnes « objectophiles » (c’est le fait d’être attiré sexuellement par des objets inanimés), dont Ericka Eiffel, l’Américaine qui a épousé la tour Eiffel. La plupart des cinéastes n’oseraient jamais se lancer dans un sujet pareil, et pourtant, Wittock y réussit de manière brillante, injectant dans son récit toute la tendresse et l’humanité nécessaires. Afin de camper le rôle de Jeanne, Noémie Merlant s’avère un choix à la fois inspiré et judicieux. En effet, c’est elle qui catapulte ce film dans la stratosphère émotionnelle. JUMBO pose plusieurs questions très importantes sur l’identité sexuelle, avec humour, avec du cœur, et avec un flair visuel impressionnant. Un classique instantané du cinéma excentrique, splendide, touchant et inspirant. – Traduction : David Pellerin